Du traumatisme à la chirurgie orthopédique
INTERVIEW DU DR MOUBARAK – CHIRURGIEN DU MEMBRE INFERIEUR A LA POLYCLINIQUE LYON NORD
Si le sport est reconnu pour ses bienfaits sur la santé des personnes, celui-ci peut aussi provoquer de nombreux traumatismes au niveau des membres inférieurs et supérieurs.
La journée internationale du sport féminin est l’occasion de faire un point sur les différentes causes pouvant entraîner des blessures, d’évoquer les principales chirurgies du genou, articulation très sollicitée dans le sport, et les conseils à suivre pour limiter les traumatismes.
Pour cela, nous avons posé quatre questions au Docteur Hady MOUBARAK, chirurgien orthopédique du membre inférieur à la Polyclinique Lyon Nord.
Dans quelles circonstances le sport peut-il entraîner des blessures ?
Plusieurs raisons expliquent les traumatismes liés à la pratique du sport, outre celles résultant de spécificités physiques ou de malformations. Parmi les plus fréquentes, on peut citer les quatre causes suivantes :
– Répétition d’un même mouvement sollicitant fortement les articulations, les tendons, les ligaments,
– Un manque de technique dans la pratique d’un sport entraînant une mauvaise posture,
– Un choc ou une chute, traumatisant brutalement un membre ou une articulation,
– Une pratique intensive ou brutale sollicitant soudainement un membre.
Bien sûr, le risque de blessure est plus élevé dans certains sports : c’est le cas du ski, du rugby, du football ou des sports collectifs.
Les blessures souvent constatées se situent en effet au niveau du genou car cette articulation est particulièrement mise à l’épreuve dans le sport. Elles peuvent toucher aussi bien l’os, le cartilage que les ligaments ou les tendons.
L’entorse arrive en tête des traumatismes avec des conséquences plus ou moins graves. Si elle peut souvent se soigner par une période de repos et une immobilisation, elle peut aussi obliger les sportifs à recourir à la chirurgie. C’est notamment le cas lorsque l’entorse va jusqu’à la rupture des ligaments croisés antérieurs (LCA) ou postérieurs (LCP) https://www.hm-ortho.com/ligaments-croises
La fracture, conséquence directe d’un choc peut aussi nécessiter une intervention chirurgicale.
Quelles réponses apporte la chirurgie dans le cas de blessures graves ?
Tout d’abord il faut identifier les différents types de blessures.
Dans le cas d’une fracture de la rotule, si la fracture est simple, elle ne nécessitera pas forcément de chirurgie mais plutôt une immobilisation et une rééducation dès que possible afin que le genou ne se raidisse pas. En revanche si la fracture est déplacée, une intervention sera indispensable pour tenir le genou avec la pose de vis et d’une plaque, avec retrait du matériel au bout de plusieurs mois.
S’il s’agit d’une lésion méniscale, l’opération permet de conserver l’ensemble du ménisque et de suturer au niveau des lésions pour permettre la cicatrisation. Si une partie du ménisque est abîmée, celle-ci est retirée. Dans tous les cas nous essayons de conserver au maximum l’intégralité du ménisque.
Enfin, pour une rupture ligamentaire, on prend en compte divers critères afin d’opter pour la technique la plus adaptée. Chaque cas est particulier, la réponse doit être prise après étude du cas en question. On optera alors soit pour une réparation du ligament, sans recourir au prélèvement de tendons, soit pour une reconstruction du ligament. Dans ce second cas, il conviendra de prélever un tendon et de le placer au niveau de la lésion ligamentaire grâce à des vis résorbables. Selon les cas, le ligament est soit conservé, soit remplacé.
Les interventions du genou se font sous arthroscopie, c’est-à-dire sans ouvrir. Deux petits trous sont réalisés au niveau du genou permettant de laisser passer caméra et instruments. Peu invasive, cette technique permet une récupération beaucoup plus rapide. Elle est réalisée en ambulatoire.
Si un sportif blessé doit recourir à la chirurgie, que devient son avenir sportif ?
Heureusement, les sportifs ayant recours à la chirurgie peuvent bien sûr reprendre une activité sportive. Il est d’ailleurs conseillé de retrouver une mobilité rapidement après l’intervention afin de ne pas perdre en souplesse au niveau du genou. Néanmoins cela doit se faire avec précaution et surtout progressivement. Une bonne rééducation et un renforcement musculaire permettent d’obtenir les conditions favorables à la reprise du sport. Cependant, le retour à l’activité physique doit toujours se faire après avis médical.
Dans certains cas plus délicats, les personnes seront contraintes de changer de sport pour des sports plus doux et moins traumatisants pour les articulations, tels que la natation ou le vélo.
Quels conseils pourriez-vous donner aux sportifs pour prévenir au mieux les traumatismes liés au sport ?
Le premier conseil qu’on peut donner et qui vaut pour tout le monde, c’est d’avoir une bonne hygiène de vie. C’est-à-dire une alimentation équilibrée et une activité physique quotidienne minimum.
Si on démarre une activité sportive, il faut le faire de manière progressive afin que le corps s’habitue à être sollicité davantage. L’échauffement, les étirements avant et après favorisent également une bonne préparation et une bonne récupération. Selon les sports, il faut aussi s’assurer que les gestes sont réalisés correctement. Une pratique intensive augmentera forcément les risques de blessures. Une activité régulière avec des temps de repos sont donc conseillés.
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La Polyclinique Lyon Nord offre une prise en charge en orthopédie et traumatologie grâce à une équipe de 4 chirurgiens spécialistes du membre inférieur (pied, cheville, genou, hanche) et du membre supérieur (épaule, main) : https://urlz.fr/kuau
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